lundi 26 mars 2012

Phnom Penh - L'horreur Pol Pot

On ne peut pas comprendre le Cambodge d'aujourd'hui sans se rendre compte de ce qu'on pu être les années les plus noires de son histoire dès 1975.

Les communistes menés par Pol Pot et connus sous le nom des Khmers rouges prennent le pouvoir par une révolution éclair. Pour organiser le nouvel ordre, ils évacuent les villes et séparent les familles, emprisonnent ceux qui sont suspectés d'être opposés au régime, les intellectuels ou simplement les gens qui portent des lunettes ou qui ont les mains soignées. Le pouvoir devient de plus en plus dur. Ils ouvrent le S21, une simple école de quartier transformée en centre de torture et d'exécution. Plus de 20.000 personnes y sont mortes en 3 ans.


Ce travail de mémoire montre le danger des extrêmes et le pire côté de l'homme.


Les prisonniers étaient attachés à la potence par les bras croisés dans le dos. Quand ils perdaient connaissance, ils étaient plongés dans des jarres d'eau hideuse.

Pour éviter les suicides, les couloirs extérieurs étaient recouverts de barbelés.

No comment



Pol Pot

Des centaines de photos sont exposées dans les locaux du S21. Tous les prisonniers, de tout sexe et âge, ont été photographiés avant de connaître le pire.
A une quinzaine de km de là, nous nous rendons sur un des charniers découverts aux alentours de la ville. Des milliers de personnes sont mortes ici aussi. On les emmenait de nuit par camion en leur indiquant qu'elles déménageaient pour un nouveau camp. Il n'en était rien. Ils étaient exécutés dès leur arrivée et jetés dans des fosses communes. Pour empêcher les voisins du camp d'imaginer ce qui s'y passait, des chants révolutionnaires étaient hurlés par des hauts parleurs toutes les nuits.

Ce lieu de mémoire est très émouvant, d'autant qu'on le visite avec un audio-guide en français, en entendant des cambodgiens nous raconter l'histoire  mais aussi des témoignages.

Le stupa de la mémoire renferme les ossements de milliers de personnes déjà ressorties de terre.

Les munitions coutant trop chères, les prisonniers étaient frappés à mort ou égorgé avec des branches coupantes de ce palmier, situé sur le champ d'exécution.


La saison des pluies fait encore ressortir aujourd'hui morceaux de tissus et ossements. Trois fois par an, ils sont ramassés. Le reste du temps, leurs présences est plus forte qu'un long discours.

Cet arbre, situé à côté d'une fosse ne regroupant que femmes et enfants, a été acteur malgré lui de bien des horreurs. Pour éviter tout risque de vengeance, toute la famille du prisonnier était vouée à la mort. Les jeunes enfants étaient frappés à mort sur cet arbre avant d'être jetés dans la fosse.



Plus de 3 millions de personnes ont été tuées par Pol Pot et sa clique. Les commentaires faits sur les photos sont peut-être un peu cru mais c'est notre manière aussi de participer à ce travail nécessaire de mémoire. 

C'est sur ce triste épisode que nous quittons le pays en direction d'un autre pays qui a connu l'horreur, le Vietnam.

Pour plus de photos et d'histoires, allez sur la galerie photo... en cliquant ici

1 commentaire:

  1. Bouh... terminer de vous lire par ce texte donne le bourdon pour toute la journée (il est 9h du matin !)! Heureusement nous bénéficions d'un grand soleil que l'on peut qualifier d'estival depuis quelques jours. Néanmoins je comprends votre démarche d'apporter votre pierre à l'édifice du souvenir...
    J'espère qu'Elodie va bientôt être débarrassée de son plâtre et pourra vite recommencer à galoper.
    Contente d'avoir eu de vos nouvelles car le temps me semblait long.

    Bisous à tous

    Martine

    PS : félicitations au photographe de s'être levé tôt pour nous faire profiter du lever de soleil !

    RépondreSupprimer